debout tous les jours sous le soleil ou la pluie sous le néant des néons sur les friches citadines / eux gagnent leur vie à la dure dans la disgrâce de lieux à l’écart de tout des beaux quartiers des centres-villes / mines chantiers usines ateliers déchetteries / hangars aux verrières éperdues de ciel tels des filets où agonisent les rêveries / chaque jour au contact d’une réalité à la chaîne sans possibilité de repli / silhouettes burinées de vent ils ne peuvent maquiller de faux-semblants leurs rides rayant toute illusion / sur la page nue de leurs traits se lisent les hiéroglyphes de quel sortilège comme chez tous ceux qui vivent dans le froid rugueux d’un destin sans hasard / rêvant le temps d’une pause d’un temps sans heures d’une heure sans la sempiternelle itération du temps

Stéphane Juranics